Etude réalisée pour Boukaïa par l’ONG Grail-NT. Nos remerciements à Amidou Idrissou, président de l’ONG.
LOCALISATION
La préfecture de l’Oti est l’une des sept (7) Préfectures de la région des Savanes. Elle est limitée au Nord par la Préfecture de Tandjoaré, au sud et à l’Est par celle de l’Oti Sud et à l’Ouest par le Ghana. Avec une superficie d’environ 1543,65 Km2, elle compte huit (8) cantons, à savoir : Sansanné Mango, Sadori, Faré, Barkoissi, Galangashie, Loko, Nagbéni, et Tchanaga, constituée de cent sept(107) villages.
La population de l’Oti est estimée environ 122929 habitants, dont 64090 Femmes et 58839 hommes. Elle est composée de plusieurs groupes ethniques tels que : les Tchokossi (Anoufos), les Moba, les Gourma et les Gamgams. Mise à part ces différents grands groupes ethniques on y rencontre aussi d’autres groupes ethniques tels que : Les peulhs, les mossis, les lambas, les Kabyès, les lossos, les Haoussas, les Djerma, les Yorubas, etc.
La Préfecture, à l’instar de l’ensemble de la Région des Savanes, subit le climat tropical de type Soudano – Guinéen. Il se caractérise par une longue saison sèche d’octobre à mai et une saison pluvieuse plus courte de juin à septembre.
Les précipitations annuelles moyennes varient entre 900 à 1 300 mm de pluies. Les pluies débutent en mai pour se terminer en fin septembre, début Octobre avec un maximum en août. Les précipitations ont en général un caractère orageux en début et en fin de saison pluvieuse, et plus calme en milieu de saison. De forte intensité et de longue durée, ce sont ces dernières qui sont génératrices de crues abondantes.
Le type de végétation dominant dans la zone est celui de la savane arborée soudano-guinéenne. Sur les berges du fleuve Oti, subsistent quelques restes de la forêt galerie alors que les zones inondables sont en générale occupées par une prairie marécageuse. Quelques forêts subsistent en particulier dans les parcs naturels, mais, actuellement elles n’occupent guère plus que 5 % du territoire à cause de l’exploitation agricole et de l’envahissement des parcs à travers des activités telles que : la coupe de bois pour le bois de chauffe et la carbonisation.
Pour vivre, la population de la préfecture de l’Oti mène de multiples activités telles que la production végétale, la production animale, la production halieutique, la production forestière et l’artisanat.
Situation économique – Economie rurale
La majorité des parents d’élèves sont des agriculteurs (plus de 95% de la population) et certains sont des agriculteurs-éleveurs. La majorité des parents d’élèvent sont des propriétaires terrains.
L’activité économie de la Préfecture est essentiellement basée sur l’agriculture, l’élevage, le petit commerce (détenu par les femmes) et l’artisanat (par les hommes et quelques femmes).
Agriculture
Dans le domaine de l’agriculture, les spéculations pratiquées dans la Préfecture de l’Oti sont :
Les cultures vivrières constituées principalement du maïs, de l’igname, du sorgho, le mil ; les légumineuses du le soja, l’arachide et le haricot/niébé. Les cultures de rente, principalement le coton en forte progression dans la Préfecture avec les efforts de la Nouvelles Société Togolaise du Coton (N-SOTOCO).
Les pratiques agricoles sont basées sur l’association céréale/légumineuse, la culture pure de coton, de voandzou, d’arachide, de soja et du riz.
Toutes ses cultures se pratiquent en saison des pluies. C’est une agriculture de subsistance ou le labour se fait en grande majorité à la daba. Seuls quelques rares privilégiés utilisent la mécanisation agricole (tracteur) ou à la charrue avec des boeufs de trait (culture attelée).
Elevage
Dans le domaine de l’élevage, la population de l’Oti élève les volailles, les Ovins/caprins, les bovins, les porcins ….etc.
Particulièrement les femmes élèvent plus les caprins et les volailles.
Commerce
Dans ce domaine, les femmes ont le monopole. Cette activité est basée sur la transformation des produits agricoles et de cueillette. Il s’agit de :
- La vente des boissons locales, des beignets, des galettes, la préparation du riz, des moutards, du beurre de karité, etc ;
- La vente des condiments (piments, sel, etc)
- La vente des produits manufacturés
- Le stockage des céréales.
Production halieutique
Dans le domaine de la production halieutique, la population pratique la pêche artisanale sur le fleuve Oti et ses affluents..
Production Forestière
Dans le domaine de la foresterie, la population effectue des reboisements chaque année grâce à la journée de l’arbre décrétée par le gouvernement. Dans la préfecture de l’Oti, on y rencontre des essences locales telles que : le Néré, le Karité, le vitex, les fucus, le baobab, et les essences exotiques telles : Le Khaya, le cassia siamea, albizzia lebbeck, gmélina, le teck, etc, et les arbres fruitiers tels que l’anacarde et les manguiers.
Production artisanale
Dans le domaine de l’artisanat, dans la préfecture de l’Oti, on y rencontre des couturiers, des menuisiers, des maçons, des forgerons, des tisserands, des soudeurs, etc.
Tourisme
En matière du tourisme, la préfecture possède des sites touristiques tels que : le cimetière Allemand, le barrage de koumbéloti avec l’existence des hippopotames.
Proportion des revenus selon les activités
La matrice des revenus selon les activités exercées par les hommes et les femmes se présentent comme suit :
Utilisation des revenus
Au niveau des hommes, les revenus issus de l’agriculture et de l’élevage leur permettent de pouvoir satisfaire les besoins de leur famille : alimentaires, sanitaires, renouvellement des habitats, vestimentaire, éducation des enfants, les cérémonies funéraires, les mariages, la préparation des champs pour la nouvelle campagne, les loisirs, et d’acquérir des biens et équipements (radio, le vélo, moto, etc).
Au niveau des femmes, les revenus obtenus grâce aux activités agricoles, l’élevage et le petit commerce servent dans ses travaux ménagers : exemple : achat des ustensiles de cuisine, les jarres, le moulage de la farine, l’achat des condiments, etc.
En définitive, nous pouvons dire que la production agricole est basée plus sur la production familiale, mais à cause de la baisse des rendements agricoles, due à la pauvreté des sols et des problèmes de changement climatique, cette production n’arrive plus à satisfaire tous les besoins des familles.
LES PRINCIPAUX OBSTACLES AU NIVEAU DE LA PRODUCTION/ CONTRAINTES.
Dans le domaine de l’agriculture, les agriculteurs sont confrontés à de problème de la baisse des rendements agricoles à cause de :
- la forte dégradation des sols et du couvert végétal/ pauvreté des terres cultivables due à leur exploitation intensive/ les mauvaises pratiques culturales (non maitrise des itinéraires techniques agricoles)
- la déforestation anarchique des arbres pour l’exploitation agricoles et aussi pour des besoins de cuissons et de la vente (bois de chauffe, charbon de bois,)
- Aléas climatiques/ Irrégularité des pluies à cause des changements climatiques due au gaz à effet de serre.
- L’utilisation des outils aratoires basée sur la daba, la houe et le coupe-coupe, etc ;
- La mortalité des animaux élevés due à la peste des animaux.
Le défi à relever dans le domaine de la production est :
- La formation des paysans sur les techniques de restauration des terres, telles que les techniques de gestion durables des terres (l’agroforesterie, l’agro écologie, etc)
- Formation sur la technique moderne d’élevage des animaux
- Le suivi sanitaire des animaux
Mécanisation agricole
La mécanisation agricole peut être une solution pour diminuer les difficultés liées à la préparation du sol. Mais à cause de la pauvreté des parents d’élèves, rare sont ceux qui utilisent le tracteur pour le labour. Cette technique a vu le jour quand le gouvernement a lancé la politique de l’autosuffisance alimentaire.
A lire en complément : L’agriculture, souffre douleur des banques togolaises